Je n'étais pas revenue ici depuis bien longtemps! 
Oualam est évidemment  toujours le plus joli petit cheval gris de l'Albanais...
Il entrera prochainement dans sa 21 ème année, mais chut, il ne le sait pas !
Depuis que je n'ai plus ma coach personnelle et préférée, nous sommes beaucoup plus à l'extérieur que dans le bac à sable. 

Et pour ses vingt ans, cet hiver, je lui ai offert notre (dernière?) Camargue.
Le duo cheval/cavalier les plus âgé n'a pas été le moins allant. Poney m'a secouée pendant trois jours...

Et puis, le grand bouleverment depuis quelques mois, c'est ma décision de libérer le petit gris de ses fers

Cette transition n'a que mon intuition pour fondement, celle selon laquelle Oualam, qui a toujours été très très "doudouille" et pour qui je n'ai jamais trouvé de solution afin de lui durcir la sole serait beaucoup mieux désormais sans fers...
J'ai longtemps pensé qu'il faisait partie de ces chevaux domestiqués qui ne seraient jamais à l'aise pieds nus, et puis , depuis quelques temps, à chaque sortie, je le sentais mal à l'aise sur terrain dur ou caillouteux.Un début d'arthrose et un travail désormais léger ont fini de me convaincre de tenter l'expérience.
Cette alternative s'est donc imposée à moi.
Loin de moi l'ambition de sortir ainsi, j'ai donc investi dans de jolies sandales, et pour l'instant, je ne regrette pas mon choix. j'ai même effectué quelques balades totalement pieds nus avat de trouver les hipposandales adaptées à ses pieds, et à condition de le laisser choisir ses allures et là où il pose ses pieds, nous avons pu trotter et galoper sans protection.

Et ce soir, parce que désormais aux écuries, nous avons de magnifiques installations, et après des mois sans travail de la sorte, j'ai profité toute seule de l'immensité de la carrière pour une reprise en douceur courte mais tellement agréable pour demander quelques bases et confirmer que le travail installé depuis tant d'années n'est pas oublié!
Pieds nus bien sûr, sur sol souple il est parfaitement à l'aise et glisse beaucoup moins que quand il était ferré.
Et pour clôre ce petit récapitulatif de notre quotidien, j'essaie cette année, après des années de traitement de désensibilisation et parce que le foin est pour l'instant exempt de poussière, de ne pas mettre tout de suite en route le filet à foin et la machine à purifier, et de laisser Oualam manger son foin en vrac quand il est au box la nuit... 

De passage sur le blog,  mais l'occasion était belle aujourd'hui de vous raconter en images cette jolie journée en compagnie du petit gris et de "son" cycliste!

 32 kilomètres, environ cinq heures à cheval, suffisament pour que Oualam me prouve encore une fois que même s'il reste parfois comme un grand poulain, il a appris de sa vie à mes côtés qu'il pouvait me faire confiance. 

Et puis, 32 kimomètres qui m'ont rassurée sur quelques inquiétudes que j'avais ces derniers jours concernant un éventuel retour des soucis respiratroires malgré les mesures mises en place. 

Qu'on se le dise, Oualam, Anglo-arabe de 18 ans,  est plutôt en forme! 
(et possède encore de beaux restes question souplesse et capacité à se rouler des deux côtés!)

Je ne poste plus que très rarement ici, parce que Oualam et moi cheminons sans révolution, parce que les réseaux sociaux ont pris le pas, parce que j'ai moins le temps...
Ce soir pourtant alors que nous parcourions les derniers mètres nous ramenant aux écuries après une sortie de deux heures trente, la pensée qu'il me fallait rédiger un article s'est imposée à moi.

Un article pour remercier, rendre hommage, témoigner de ma gratitude envers mon petit cheval gris. 

Ce petit cheval gris qui partage ma vie depuis onze années désormais, qui a accompli ses dix sept printemps, et qui m'apporte tellement au quotidien.

Ce petit anglo-arabe gris avec qui la vie de cavalière-propriétaire n'a jamais été un long fleuve tranquille mais dont je n'ai pas une seconde regretté l'achat.  

Ce poney gris fort des qualités de ses défauts qui le rendent unique et irremplaçable. 

Alors oui, je râle quelquefois, de ne pas avoir un cheval "assurance tout risques", un qui ne se poserait pas trop de questions, qui ne serait pas compliqué, délicat et émotif...

Mais il m'a tant appris, tant donné, tant demandé aussi. 

Auprès de lui chaque jour depuis onze années, je travaille la patience, la tolérance, la remise en cause, le renoncement, le calme...

Et ce soir, je suis fière de lui, fière de ce que nous avons accompli ensemble, fière du chemin parcouru, de la confiance établie, des codes mis en place, de l'éducation donnée. 

Fière et comblée, d'être "l'humaine" d'un nanglo-couillon certes loin d'être parfait, mais qui jamais n'est blasé, qui s'étonne encore de tout, qui s'intéresse, qui est attentif, qui peut partir tout à trac dans un galop endiablé ponctué de joyeux sauts, mais qui revient à la voix, avec lequel j'effectue toutes mes sorties rênes longues, qui transitionne à toutes les allures montantes ou descendantes à la voix.

Fière de l'avoir "apprivoisé"

Fière de ce petit cheval qui peut être maladroit et imprévisible, mais qui ne possède pas une once de malice ou de méchanceté . 

Émue de l'accueil qu'il me fait , de son petit hennissement sourd à son grand galop pour venir du fond du pré quand je l'appelle, lui que je n'arrivais pas à attraper la première année...

Toujours émerveillée de le voir si sociable, si envieux de faire connaissance avec n'importe quel autre congenère ou animal.

Ce soir, alors que nous approchions des écuries, j'ai juste profité de son odeur, de son pas décidé, d'un dernier arrêt spontané pour scruter l'horizon, les naseaux ouverts, les oreilles pointées, à la recherche du fameux lutin des bois que lui seul aperçoit, je me suis juste réjouie après deux années difficiles pour lui, d'avoir retrouvé un cheval allant, heureux et énergique, et me suis dit que le bonheur c'est quelquefois tout simple.

C'est le nombre de semaines écoulées depuis le premier jour de cette fichue boiterie du postérieur droit. Seize depuis ce fichu dignostic de fracture. Cent vingt-six jours d'attente, de soins, d'attentions, d'inquiétude, de visites nombreuses .Des kilos de complément reminéralisant, de nombreuses orties ramassées, séchées, réduites en poudre,  environ une tonne de foin, quatre bombes de goudron de Norvège, une cinquantaine de kilo de carottes...

La liste est longue encore, mais au bout de ce chemin il y avait la visite à la clinique de ce matin, les ultimes radios de contrôle , et ces nouvelles qui éclairent un chemin personnel bien sombre dans beaucoup de domaines en cette année 2017 et sont la promesse que Oualam retrouve bientôt une vie et un rythme normal 

Pendant ces dix-huit semaines, il y a eu à gérer la blessure sous le plâtre, les pansements et leur maintien sous des chaleurs accablantes,  la selle plus adaptée suite à la fonte musculaire, les pieds déferrés sensibles, le maintien du moral du premier intéressé ... 

Encore huit semaines de patience, et nous pourrons oublier cet épisode. Entre temps, nous avons le droit de reprendre le travail en carrière au pas uniquement, de prolonger les sorties en terrain varié, et le petit cheval gris peut bénéficier dans la journée d' un micro  paddock.

Je suis fière de toi mon poney gris, de ta patience, de ta sagesse, et t'en remercie.

Je remercie aussi Julie, Marie et les stagiaires pour leurs bons soins, Laurence pour la disponibilité et les transports, ton vétérinaire et ton maréchal pour la continuité et le sérieux du suivi, Julia et Éric pour le coup de main et l'accompagnement.

Soulagement.

Dans mes futurs cartons, j'avais prévu des photos, plein de photos des quatre jours de rando que nous concoctait Annick pour fin Mai.Et aussi un joli récit de ces retrouvailles avec les chemins de randonnée.

Que du bonheur de penser à cette parenthèse sur une partie des chemins de la grande traversée du Jura, d'imaginer les papotages avec Annick et le bruit de tes pas dans ceux d'Holywood

De rêver les étapes, les gîtes du soir, de t'imaginer te  roulant après la journée sous ma selle.

Douce perspective de décompression et de retour à la nature apaisante en binôme avec toi dans ces moments de ma vie tourmentés où chaque jour apporte  son lot de stress et d'inquiétudes.

Mais l'existence n'est pas toujours comme on la rêve: une brusque boiterie de ton postérieur  est survenue début Avril. Considérée tout d'abord comme un possible abcès, elle n'a malheureusement pas évolué dans ce sens. Par précaution toutefois je t'ai fait garder le box ( sauf deux sorties en main par jour pour séance brouting)

le 10, tu étais conduit à la clinique pour un bilan de boiterie durant lequel ton vétérinaire à effectué plusieurs test articulaires et tendineux négatifs. 

A l'issue d'une série de radios le verdict est tombé: fracture du processus palmaire de la troisième phalange.

Ton pied a été immobilisé dans une résine, qui sera en place 6 à 8 semaines, jusqu'aux radios de contrôle.

Pendant ce laps de temps, tu es confiné au box strict ou quasiment.

Aujourd'hui, cela fait donc un mois que tu es immobilisé, dont deux semaines avec résine.

J'essaie d'aménager cette vie que je t'impose par obligation du mieux que je peux: visites bi-quotidiennes, entretien de ton box , box avec vue sur le parking et beaucoup de passage et d'animation,  foin à volonté en filet, ramassage d'herbe,  défferage des 4 pieds jusqu'a l'ablation de la résine...

Tu es très sage jusqu'à présent, guette l'arrivée de la voiture, et me gratifie toujours de ces petits hennissements graves, profonds et  doux qui me font fondre.

Je n'ai pas toujours en ce moment le temps que je souhaiterai t'accorder, je jongle entre différentes obligations professionnelles et personnelles dont je ne peux m'affranchir.

C'est le coeur gros que j'entre dans la belle saison des cavaliers, celle des chevaux au pré et des sorties nocturnes, des sorties à la journée et des douches au soleil...

j'essaie de rester positive en repensant aux paroles de ton vétérinaire, pour qui le pronostic est plutôt bon, meilleur que certaines pathologies articulaires qui nécessitent par ailleurs autant d'immobilisation.

Je te promets mon petit cheval gris de tout mettre en oeuvre pour te rendre la vie la plus agréable possible pendant ces mois qui s'annoncent longs. Je te promets de suivre à la lettre les conseils et préconisations des professionnels qui te prennent en charge, et de ne rien faire qui puisse nuire à la bonne poursuite du processus de consolidation puis de rééducation.

Et si cela devait arriver, et s'avérait la seule solution,  je te promets de te permettre de devenir une très jolie tondeuse à gazon de luxe.

je me suis longtemps absentée de ce blog, manque de temps, manque de photos, et depuis la canicule référencée dans le dernier article, la météo a joué le tour inverse, une période de gel intense, rendant toute activité equestre impensable.

Pour autant , Oualam et moi  avons toujours travaillé un peu, de façon irrégulière et souvent en tête à tête, nous sommes beaucoup sortis mais sans images.
Le retout imminent du printemps et la promesse d'une réfection du sol du manège vont je l'espère permettre de jolies séances à venir.

En attendant, queques rares photos en vrac de la vie du petit cheval gris.

Les températures sont anormalement élevées pour la saison dans la région, il fait beaucoup trop chaud pour monter à cheval en journée, et aujourd'hui particulièrement le termomètre s'est affolé.

Le programme du jour a donc été adapté en fonction!

Shampouinnage de nanglo cet après midi.

Sortie nocturne à la frontale ce soir, avec Éric en piéton (il faisait encore 22 degrés à 22h30 lorsque nous sommes rentrés).

Le petit cheval gris a été exemplaire, et n'a débusqué ausun Pokémon dans la nuit!

18 kilomètres, un tour que nous n'avions pas fait depuis longtemps, de l'ombre, une petite brise, un peu de boue, une séquence aventure dans chemin improbable plein de ronces dont nos poneys super wariors sont sortis vainqueurs (mais pas mon tee-shirt), un petit chien parfait qui sait maintenant galoper devant les chevaux, bref, un bonheur simple et qui coûte pô cher!

La gorge serrée, les mots absents, dans ce monde qui me terrifie, dans cette France à la dérive, dans ces guerres qui frappent au hasard avec autant d'abjection, je veux aujourdh'ui juste partager ces instants en dehors d'une réalité cauchemardesque.

7 heures ce mardi loin de cette actualité et de la façon dont elle est traitée qui donnent la nausée, avec nos chevaux et le chien, sur des sentiers déserts, à l'abri de tout, et de tous au creux d'une nature encore sereine...

Loin du brouhaha des villes en fête, mes feux d'artifice personnels, ce sont la lumière dans les yeux vifs du petit cheval gris , la musique de ses sabots sur le bitume, la danse agile de ses oreilles, et la cadence de ses allures.

j'ai profité de tout cela pendant 18 kilomètres ce matin.

Peu d'images à vous faire partager: disons qu'on ne peut pas être bon partout: mon accompagnateur est un bon marcheur...(et il joue bien à cache-cache!)!

Mais le plaisir était bien là, la température idéale, le calme, le peu de circulation en ce jour férié,le dynamisme de Oualam, la compagnie d'Éric,  tout a contribué à faire de ces quelques heures des moments précieux

What else?